lundi 28 janvier 2013

Réunion des entreprises en lutte à Sciences'Po


L’article ci-dessous est un résumé des interventions des différentes entreprises et usines représentées.

Invités par SUD-Étudiant Sciences Politiques constatant la frilosité des confédérations syndicales, la collaboration directe de certaines et la politique de l’Etat bourgeois et du parlement de gauche qui font la même politique de gérant du système capitaliste, plus de 500 travailleurs d’une dizaine de grandes entreprises concernées par les licenciements massifs se sont réunis pour aider à la convergence de leurs luttes et au-delà. Refusant la fatalité et la morosité générale, ils ont décidés de se battre et d’opposer le front le plus large possible, sur la base de la lutte de classe sans concession et de l’étendre la plus possible selon le vieil adage « l’Union  fait la force » pour mettre en pratique le « Tous ensemble ». C’est sur le terrain de la lutte et non dans les bureaux ni dans les couloirs des ministères que la lutte doit se dérouler mais en unissant à la base dans chaque usine et entreprise syndiqués et non syndiqués que le capital reculera. 

SANOFI
En juillet 2012, les Sanofi entrent en lutte. En 2009 et 2011, il y a eu une suppression de 4 000 postes, sans compter les licenciements dans le reste du monde.
Cette année, il y a 26 M € de profit et pourtant le site de Toulouse doit être abandonné. Une baisse de production est prévue à Montpellier en parallèle d’une concentration à Lyon et Paris. La production de vaccins est supprimée à Lyon. Ce qui représente un total de plus de 2 500 licenciements.
En octobre, une manifestation de 1 200 employés de Sanofi a permis le retrait ‘momentané’ du plan. « Nous ne pourrons gagner seuls. Il faut être nombreux de 29 janvier » ont-ils déclarés.

TOTAL
Chez Total, la capitalisation distribuée atteint 9 M € et passe de 30 à 50 %. Les dirigeants touchent 500 000 €/an, avec le salaire le plus élevé atteignant 19 000 €/jour ! Ce qui n’empêche pas que Total reçoive 150 000 millions d’euros d’aides... 

AIR FRANCE
Air France et d’autres petites compagnies sont dans le rouge selon Alexandre de Juniac, PDG d’Air France. Ce qui n’empêche pas un investissement de 1,8 M €, ni l’achat d’Al Italia. La plus haute retraite est de 900 000 €/an. Les retraites chapeau des dirigeants s’élèvent à 300 000 €/an. Gourgeon, l’ancien PDG qui a sa carte au PS, a eu un chèque de départ de 400 000 €.
Air France veut supprimer les conventions collectives, rogner sur le temps de travail au moyen de la flexibilité afin d’augmenter les marges, les investissements et les émoluments des actionnaires. Ce qui signifie 5 000 emplois à perdre en deux ans alors que 10 000 emplois ont déjà été supprimés en 6 ans. Le front entre SUD et CGT n’est pas à la hauteur des enjeux. Il faut en finir avec la logique du dialogue social.
L’entretien des avions est réalisé au Maroc, en Chine et au Canada. Air France subit la concurrence des compagnies low-cost où les salaires sont très bas. Par exemple, Ryanair reçoit 800 000 € en aides aux entreprises et d’autres avantages. D’autres compagnies ne paient pas de taxes, etc. 

VIRGIN
Plan de relance chez Virgin. Il y a une intersyndicale combative (CGE, CFTC, FO, CGT, SUD) qui ne demande pas des négociations de départ mais un repreneur, pas du genre BUTLER, qui après avoir racheté le SERNAM  (fret SNCF), l’a revendu avec bénéfices après avoir viré les employés et réalisé un profit privé.

EX-PHILIPS DREUX
Malgré une longue lutte, l’usine a été fermée. Manu, délégué CGT a perdu son travail en 2008. Il estime qu’il faut refuser les mesures d’accompagnement qui isolent les luttes. A l’époque, une décision a été prise en AG : remettre l’usine en route sous contrôle ouvrier comme germe d’une autre société où « on produit, on se paie » et où les usines seront nationalisées et placées sous contrôle ouvrier. Il faut de même prendre des initiatives : mettre sur pied une caisse de grève pour tenir. Généraliser les grèves, les manifestations au niveau national afin que la classe ouvrière forme un mur contre le patronat.

SYNDICAT DU LIVRE
La distribution de la presse est au plus bas après la fin du monopole des NMPP qui assurait la distribution après la victoire sur le nazisme. Les NMPP ont été remplacées par deux sociétés de messageries en 1989 (loi Bichet). Hachette domine, les recettes de publicité baissent, Filipacchi  restructure, commence les plans sociaux. Ayrault forme un groupe de travail pour poursuivre les restructurations tout en accordant 1,2 millions d’€ à la presse, qui réalise alors 500 millions de bénéfices.

PSA
Au global, les ventes de voitures restent à un niveau élevé sur le plan mondial (90 millions d’unités, 100 dans deux ans). L’usine d’Aulnay SevelNord est concernée par le plan de licenciement de 11 000 emplois. La C3 est en troisième place sur le plan mondial. Le travail est saturé à Poissy où la direction veut concentrer la production (avec travail de nuit + week-end), mais aussi sur Mulhouse, à Kalonga en Russie, usine domiciliée au Luxembourg (avantage fiscaux, secret bancaire). L’Etat garantie une couverture de 7 M d’€ + d’autres subventions de l’Etat.
A Saint-Ouen, lors de l’occupation de l’usine par ceux d’Aulnay, les CRS sont rentrés dans l’usine. La conscience des salariés grandit, ils se lancent dans la lutte. Les confédérations sont très timides, les ouvriers ne veulent plus d’actions ponctuelles, la lutte devient dure. PSA à Aulnay veut fermer sans payer, mais par des accords de compétence, des licenciements, une augmentation de la productivité.

TECHNOCENTRE RENAULT GUYANCOURT
8200 suppressions d’emplois sont prévues, des déplacements aussi. Ceux qui refuseront seront licenciés. Les heures supplémentaires sont payées à 10 % au lieu de 25 %. L’augmentation annuelle de salaire sera de 0,5 % puis 0,75 %. Si on accepte, deux sites seront fermés : 2 500 (ingénieurs) + 1 300 (administratifs). Il est prévu de fermer Rueil en 2014.
Quand il y a des débrayages, il n’y a plus de salaires. Il faut lier la lutte des PSA à ceux des Renault, à ceux de Plastic Omnium, étendre les luttes à d’autres secteurs de production, établir des réseaux.

INGENIERIE LARDY
Renault est la tête de pont du MEDEF. Bien qu’il n’y ait pas de dettes chez Renault, les actionnaires ont touché 1 € par action. Renault met les ouvriers européens en concurrence. Aux ouvriers espagnols il leur dit : « si vous refusez de baisser vos salaires,  nous ferons fabriquer en Roumanie ». A Lardy, les salaires sont baissés et 7 à 21 jours de RTT sont supprimés. Pourtant Renault a 1 M d’€ dans les caisses. Goshn « promet » de produire des NISSAN. En attendant, à Lardy, les salaires sont gelés. C’est pourquoi les travailleurs sont en grève.

GOODYEAR AMIENS NORD
Goodyear est le troisième producteur de pneus au monde. A Goodyear , il y a un syndicat de lutte de classe qui depuis 60 mois refuse des indemnités et veux conserver l’emploi. Le syndicat est suivi par 86 % des travailleurs. Le syndicat constate la faiblesse du syndicalisme en France. Goodyear et les autres syndicats combatifs  doivent compter sur leurs propres forces et non sur les confédérations syndicales qui sont inscrites aux abonnés absents. Ils sont passés 5 fois devant les tribunaux à Nanterre, à Versailles. La fermeture concernerait 1250 salariés et leurs familles. En ajoutant les emplois induits, le nombre de personnes concernées est 24 fois plus élevé.  
Pour les délégués CGT et Sud de Goodyear, c’est la lutte de classe qu’il faut mener et non se battre pour les places. La France d’en bas se relève, pour refuser et lutter contre les licenciements, la conservation de l’emploi, c’est cela la vrai valeur du travail. Elle ne peut s’acheter pour 50 000 €, car alors c’est une défaite sur la question de l’emploi.

LICENCI’ELLES (3 SUISSES)
1200 licenciements prévus.  

Pour finir, SUD Étudiant Sciences Po est intervenu et a appelé les étudiants à soutenir, à s’unir aux travailleurs en lutte, dans le temple de la formation des élites dont une grande partie deviendront les gérants du système capitalisme, de son Etat et de ses différents types de gouvernement. C’est pourquoi il faut combattre le gouvernement de pied ferme, le renverser et le remplacer par celui des travailleurs manuels et intellectuels.

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